now I'm speechless, over the edge I'm just breathless... <pv;taylor striker>

Le ciel, à cette heure-ci de la nuit, était d'un noir d'encre, piqué par endroits de lueurs blanches éblouissantes que les individus normalement constitués identifieraient comme étant des étoiles. Aucun nuages ne cachaient la lune en forme de croissant; signe de beau temps pour le lendemain, comme l'avaient rappelés souvent les ancêtres. Certains auraient probablement préférés admirer ce spectacle au calme, allongés sur l'herbe sèches des collines du pays.Néanmoins, pour les pretties, c'était bel et bien une obligation de vivre ceci englouti dans une foule incroyable, assourdis par la musique, étourdis par l'alcool sur un des toits de la ville.

C'était dans ce contexte que se trouvait en cette soirée Melrose Alice, comme à son habitude. Invitée par un individu pratiquement inconnu qu'elle croisait de temps à autres dans les rues, l'adolescente déambulait au haut de l'immeuble, un verre de champagne à la main droite, esquissant de temps en temps quelques pas de danse, de temps en temps un signe de main à un être qu'elle avait reconnu.

Même si la période de l'année où l'on se trouvait était censée être en plein hiver, chacun des pretties fêtant sur le toit n'était vêtu que de manches courtes. L'atmosphère était devenue étouffante, l'air presque irrespirable, des centaines de jeunes se pressant les uns contre les autres. C'est aux alentours de minuit que Melrose pris la décision, après avoir fait la bise à près d'une centaines de connaissances, de se rendre là où elle aimait s'isoler dans de tels moments lors de grandes festivités.

Sur chaque immeuble se trouvait une minuscule pièce qui donnait l'accès à un escalier de secours. À ce bâtiment, elle était à seulement quelques mètres de l'adolescente à la respiration saccadée. Précipitamment, elle y entra et sursauta au moment où elle s'apprêtait à fermer la porte de la minuscule salle.

Quelqu'un qui lui tournait le dos s'était assis sur une marche de l'escalier de fer. Ce fut, pour la jeune blonde, assez surprenant puisque d'après ses expériences, personne n'avait jamais essayé de se réfugier à l'écart des autres dans cet endroit frais. Et pourtant, elle découvrit qu'elle n'avait pas été la seule à avoir découvert ce lieu.

Melrose-Alice identifia le pretty comme étant une jeune fille âgée de son âge, peut-être même plus. Elle possédait de superbes cheveux mi-longs d'une couleur blonde platine où avaient étés astucieusement placés quelques mèches colorées. L'adolescente ne s'était pas rendu compte de la présence de l'autre, et Melrose tenta de corriger cela.

« Salut ! Enfin...Bonsoir. » apostropha t-elle du ton froid et hautain qu'elle utilisait fréquemment lors d'une rencontre. « Je croyais que j'étais la seule à connaître tout ça.» continua t-elle de la même façon en désignant la pièce aux murs gris.

Toujours sur le pas de la porte, Melrose dévisageait celle qui lui faisait face sans gêne. Un sourcil levé, une main sur les hanches, elle détaillait sa robe multicolore avec une envie presque perceptible au visage. Néanmoins, après quelques minutes, elle s'aperçut que quelques Pretties curieux s'étaient approchées de la pièce pour identifier l'utilité du lieu où les deux jeunes filles étaient restées immobiles.
Melrose Alice s'empressa de clore la porte de métal cabossée derrière elle et de s'adosser contre un mur à quelques dizaines de centimètres de l'adolescente aux cheveux clairs. Durant une poignée de secondes, elle s'appliqua à lisser correctement les plis de sa jupe à volants de tulle avant de répondre convenablement à la question que l'inconnue lui avait posée d'un ton cynique il y a quelques minutes de cela.

« Peut-être bien, oui. L'atmosphère de cette fête est sincèrement l'une des pires que je n'ai jamais vécu. » indiqua t-elle avec un reniflement de dégout.

Brutalement, juste après avoir prononcé le dernier mot de sa phrase, Melrose plaqua sa main droite sur son front. Alors qu'elle n'avait bu que quelques verres de champagne peu alcoolisé, la pièce s'était mise à tanguer dangereusement. Elle ferma les yeux, les plissa et tenta de reprendre calmement son souffle mais n'y parvint pas. Elle vit sa nouvelle connaissance, jusqu'alors adoptant une attitude blasée, froncer les sourcils et esquisser un geste confus vers Melrose comme si elle ne savait pas quoi faire. Après plus d'une minutes entières, l'adolescente sentit sa migraine s'affaiblir et se laissa glisser le long du mur pour, enfin, s'asseoir au sol, les yeux perdus dans le vide.
Elle leva le regard vers celle à qui elle avait adressé la parole une dizaine de minutes auparavant; elle la contemplait de ses grands yeux bleus pailletés, une moue indécise aux lèvres, comme si elle hésitait à prendre la parole.

« Ça va, c'est rien. » décréta d'une voix faible Melrose, accompagnant ses paroles d'un signe lui faisant comprendre qu'il n'y avait absolument aucune question à poser sur son état. « Ce doit sûrement être cette fête qui me prend la tête. » se justifia t-elle avec un haussement d'épaules.

La jeune fille posa encore une fois ses yeux sur le visage de l'autre Pretty et, de plus près, à la faible lumière des réverbères, la reconnut; c'était Taylor Striker. On lui avait déjà parlé plusieurs fois d'elle, décrite souvent comme "la fille pâle aux yeux dorés, aux cheveux blancs et aux vêtements multicolores perfide qui se prend pas pour n'importe qui ". Elle n'avait pas encore vérifié les deux derniers adjectifs de cette description et tenta d'y remédier.

« Tu vas souvent à des fêtes dans ce genre, toi? Et tu connais des Pretties ici ou tu es venue seule? » questionna t-elle, prenant l'air intéressé.